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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

légèrement ce que nos théologiens ont dit de certains papes vicieux, puisque, s’il peut alléguer quelques conjectures pour la défense de ces papes sur certains faits, on peut lui opposer de fortes raisons pour leur condamnation, et qu’il est injuste de prendre sans nécessité le parti de séducteurs qui ont fait tant de mal à l’Église et de vouloir faire passer nos auteurs pour des accusateurs téméraires.

7o. Il reverra aussi les articles de Nicolle et de Pélisson, qui contiennent diverses choses, lesquelles semblent mener au pyrrhonisme, et sont injurieuses à la voie d’examen par laquelle les protestans prétendent que l’on peut et que l’on doit parvenir à la connaissance de la vérité.

8o. Il prendra garde, en parlant de la providence, de ne pas exagérer et grossir les difficultés des profanes, et de ne pas donner un air de supériorité à leurs objections sur nos réponses en réfutant même celles qui sont conformes à l’Écriture ; sur quoi On lui indique particulièrement l’article de Ruffin. Il reverra aussi celui de Xénophanes dans lequel il exagère les victoires du démon.

9o. Il est encore à souhaiter qu’il ménage davantage les expressions de l’Écriture, dans les allusions qu’il fait quelquefois.

M. Bayle aura égard à tous ces chefs pour y conformer sa correction, et travaillera aussi à repurger son ouvrage de tout ce qui peut avoir choqué les vrais fidèles, la compagnie déclarant qu’elle n’a fait ses remarques que sur ce qui lui a paru de plus essentiel, et qu’elle ne prétend pas par-là approuver le reste de ouvrage.

Elle se croit aussi obligée d’avertir M. Bayle, que M. Jurieu l’un de nos pasteurs, ayant été fort maltraité dans son livre, elle souhaite qu’il se conduise à l’avenir avec plus de modération, tant dans la seconde édition de son Dictionnaire, que dans les autres volumes qu’il promet au public, et elle l’y exhorte, n’ayant pu voir qu’avec douleur qu’on ait eu si peu de ménagement pour un pasteur dont le ministère et les travaux ont été et sont en singulière édification à l’Église. Approuvé et résolu en consistoire le 20 décembre 1698.



FIN DES PIÈCES JUSTIFICATIVES POUR LA VIE DE BAYLE.