Page:Beauchesne - À M. Victor Hugo, Béthune.djvu/4

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Victor, ce n’est pas bien de repousser les larmes,
Ami, tu fus ingrat ; tu serais inhumain.
Ah ! reviens à ton poste, ô mon compagnon d’armes,
Ta vaillante épée à la main !

Car je veux que l’honneur rayonne sur ta tombe.
Laisse les charlatans t’appeler à leur jeu :
Il vaut mieux demeurer sous l’averse qui tombe
Que de se chauffer à leur feu.

À de tels brocanteurs avant que je me vende,
J’attacherai le sac au bout de mon bâton,
Et j’irai défricher notre sauvage lande
Avec mes ongles de Breton.

Mais que ton nom du moins recouvre son prestige,
Que l’avenir vengeur ne dise point de toi : —
« Le génie eut aussi sa fièvre et son vertige
Quand Louis-Philippe était roi ! »


A. DE BEAUCHESNE
(Extrait de la Chronique de France)


PARIS, IMPRIMERIE DE BÉTHUNE,
Rue Palatine, n. 6.