Page:Beauclair - Ohé ! l’Artiste, 1887.djvu/71

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bouche large aux lèvres épaisses, de grandes oreilles, et enfin, un nez assez important, quelque peu fleuri. Il était sûr de son dessin. Quant à la couleur, il n’avait qu’à reproduire la nature.

En sortant de sa visite, Jean regarda sa montre. Il avait encore une heure à passer pour attendre le dîner. Il prit la route qui conduit à la gare, située à une demi-lieue. Le soir tombait. De larges raies rosées coupaient l’opale de l’horizon, dont les reflets couvraient de brumes violettes les arbres dans la campagne. Jean s’extasiait. Quels tons ! ah, il les comprenait bien. Quel coloriste il était ! Il n’avait pas besoin de prendre des études, lui. Mais son cerveau enregistrait tout et, le jour voulu, il sortirait ce Soir d’été de son cerveau, sans