Page:Beauclair - Une heure chez M. Barrès, 1890.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
Une heure chez M. Barrès.

si tard ! Quant à avoir des ambitions politiques ? Non pas ! Outre que toute porte m’est fermée de ce côté-là, vu mon étiquette, je ne pense pas, pour le moment — changerai-je d’avis un jour ?… — qu’être ministre à quarante ou cinquante ans, pendant quelques mois, soit une compensation sérieuse à dix ou vingt années d’intrigues basses de couloirs et d’études du Budget… Je passe sur les terribles chutes du pouvoir… Voyez mon compatriote Jules Ferry, qui est quelqu’un, en somme… Certes, la députation m’a donné quelques satisfactions d’amour-propre… à cause de mon âge… Je me suis même laissé rajeunir un peu… mais je démissionnerais si j’avais quarante ans… Ah ! je n’ai point besoin de m’interroger beaucoup pour voir que je suis, avant tout, un homme de lettres… »