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SOUVENIRS D’UN CONTRE-GUÉRILLAS

J’étais maréchal des logis chef de mon escadron, et je n’aurais voulu, pour rien au monde, manquer l’occasion de donner un coup de sabre qui aurait pu me valoir la contre-épaulette de sous-lieutenant, alors l’objet de tous mes rêves.

J’arrivai donc au galop en vue de la Silla, et, un quart d’heure plus tard, j’apprenais que l’objet de ma course au clocher était depuis quelques jours chez une de ses parentes, à Salinas.

Jugez de mon désespoir.

Que faire ?

Je tenais à voir Anita, et Salinas était à une distance de dix bonnes lieues de Monterey. Je n’avais que vingt-quatre heures d’avance sur la colonne, et il m’était tout à fait impossible de penser à faire trente lieues en un jour sur mon cheval qui était déjà fatigué, et de pouvoir reprendre ensuite la route avec mes compagnons d’armes.

J’étais furieux de ce contretemps, quand je me rappelai fort à propos que j’avais une cinquantaine de dollars dans mes goussets. À Monterey, un bon mustang s’achète et se vend pour deux onces d’or.

Je trouvai tout de suite un maquignon qui me fournit une monture respectable pour vingt-cinq dollars, et après avoir confié mon fidèle