Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/111

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Faire emplette

Du roi des maris ?

Je ne suis point Tircis ;

Mais la nuit, dans l’ombre,

Je vaux encor mon prix ;

Et quand il fait sombre

Les plus beaux chats sont gris.

Il répète la reprise en dansant. Figaro, derrière lui imite ses mouvements

Je ne suis point Tircis.

(Apercevant Figaro.) Ah ! entrez, monsieur le barbier ; avancez ; vous êtes charmant !

FIGARO salue. Monsieur, il est vrai que ma mère me l’a dit autrefois, mais je suis un peu déformé depuis ce temps-là.

(A part, au comte.) Bravo, Monseigneur !

Pendant toute cette scène, le comte fait ce qu’il peut pour parler à Rosine ; mais l’oeil inquiet et vigilant du tuteur l’en empêche toujours, ce qui forme un jeu muet de tous les acteurs étrangers au débat du docteur et de Figaro.

BARTHOLO. Venez-vous purger encore, saigner, droguer, mettre sur le grabat toute ma maison ?

FIGARO. Monsieur, il n’est pas tous les jours fête ; mais, sans compter les soins quotidiens, Monsieur a pu voir que, lorsqu’ils en ont besoin, mon zèle n’attend pas qu’on lui commande…

BARTHOLO. Votre zèle n’attend pas ! Que direz-vous, monsieur le zélé, à ce malheureux qui bâille et dort tout éveillé ? et à l’autre qui, depuis trois heures, éternue à