Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/186

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 saisir les nuances
multipliées, et pourrait s’élever à son entière conception.

Son vêtement comme dans le Barbier de Séville.

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SUZANNE. Jeune personne adroite, spirituelle et rieuse, mais non de
cette gaieté presqu’effrontée de nos soubrettes corruptrices : son joli
caractère est dessiné dans la préface, et c’est-là que l’actrice qui n’a
point vu mademoiselle Contat doit l’étudier pour le bien rendre.

Son vêtement des quatre premiers actes est un juste blanc à basquines,
très-élégant, la jupe de même, avec une toque, appelée depuis par nos
marchandes, à la Suzanne. Dans la fête du quatrième acte, le Comte lui
pose sur la tête une toque à long voile, à hautes plumes et à rubans
blancs. Elle porte, au cinquième acte, la lévite de sa maîtresse, et nul
ornement sur la tête.

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MARCELINE est une femme d’esprit, née un peu vive, mais dont les fautes
et l’expérience ont réformé le caractère. Si l’actrice qui le joue
s’élève avec une fierté bien placée, à la hauteur très-morale qui suit
la reconnaissance du troisième acte, elle ajoutera beaucoup à l’intérêt
de l’ouvrage.

Son vêtement est celui des duègnes espagnoles, d’une couleur modeste, un
bonnet noir sur la tête.

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ANTONIO ne doit montrer qu’une demi-ivresse, qui se dissipe par degrés,
de sorte qu’au cinquième acte on n’en aperçoive presque plus.

Son vêtement est celui d’un paysan espagnol, où les manches pendent par
derrière ; un chapeau et des souliers blancs.

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FANCHETTE est une enfant de douze ans, très-naïve. Son petit habit est
un juste brun avec des gances et des