LE COMTE.
Hé qui donc ?
LA COMTESSE.
À peine osai-je le nommer !
LE COMTE furieux.
Je le tuerai.
LA COMTESSE.
Grands Dieux !
LE COMTE.
Parlez donc.
LA COMTESSE.
Ce jeune…. Chérubin….
LE COMTE.
Chérubin ! l’insolent ! voilà mes soupçons et le billet expliqués.
LA COMTESSE joignant les mains.
Ah ! Monsieur, gardez de penser….
LE COMTE frappant du pied.
(à part.) Je trouverai par-tout ce maudit Page ! (haut.) Allons,
Madame, ouvrez ; je sais tout maintenant. Vous n’auriez pas été si émue
en le congédiant ce matin ; il serait parti quand je l’ai ordonné ; vous
n’auriez pas mis tant de fausseté dans votre conte de Suzanne ; il ne se
serait pas si soigneusement caché, s’il n’y avait rien de criminel.
LA COMTESSE.
Il a craint de vous irriter en se montrant.
LE COMTE hors de lui, crie au cabinet.
Sors donc, petit malheureux !
LA COMTESSE le prend à bras le corps, en l’éloignant.
Ah ! Monsieur, Monsieur, votre colère me fait trembler pour lui. N’en
croyez pas un injuste soupçon, de grace ; et que le désordre où vous
l’allez trouver….
LE COMTE.
Du désordre !
LA COMTESSE.
Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/246
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