d’épingles, et Madame
qui me le défendait avait bien ses raisons pour le faire.
LE COMTE.
Au lieu de rappeler mes torts, aide-moi plutôt à l’apaiser.
LA COMTESSE.
Non, Monsieur ; un pareil outrage ne se couvre point. Je vais me retirer
aux Ursulines, et je vois trop qu’il en est temps.
LE COMTE.
Le pourriez-vous sans quelques regrets ?
SUZANNE.
Je suis sure, moi, que le jour du départ serait la veille des larmes.
LA COMTESSE.
Eh ! quand cela serait, Suzon ; j’aime mieux le regretter que d’avoir la
bassesse de lui pardonner ; il m’a trop offensée.
LE COMTE.
Rosine !…
LA COMTESSE.
Je ne la suis plus cette Rosine que vous avez tant poursuivie ! je suis
la pauvre comtesse Almaviva, la triste femme délaissée, que vous n’aimez
plus.
SUZANNE.
Madame !
LE COMTE suppliant.
Par pitié.
LA COMTESSE.
Vous n’en aviez aucune pour moi.
LE COMTE.
Mais aussi ce billet… il m’a tourné le sang !
LA COMTESSE.
Je n’avais pas consenti qu’on l’écrivît.
LE COMTE.
Vous
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Apparence
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