Rosine tire son mouchoir, le comte laisse tomber sa lettre entre elle et lui.
BARTHOLO, se baissant. Ah, ah !
LE COMTE la reprend et dit. Tenez… moi qui allais vous apprendre ici les secrets de mon métier… Une femme bien discrète, en vérité ! ne voilà-t-il pas un billet doux qu’elle laisse tomber de sa poche ?
BARTHOLO. Donnez, donnez.
LE COMTE. Dulciter, papa ! chacun son affaire. Si une ordonnance de rhubarbe était tombée de la vôtre ?
ROSINE avance la main. Ah ! je sais ce que c’est, monsieur le soldat.
Elle prend la lettre, qu’elle cache dans la petite poche de son tablier.
BARTHOLO. Sortez-vous enfin ?
LE COMTE. Eh bien, je sors. Adieu, docteur ; sans rancune. Un petit compliment, mon cœur : priez la mort de m’oublier encore quelques campagnes ; la vie ne m’a jamais été si chère.
BARTHOLO. Allez toujours. Si j’avais ce crédit-là sur la mort…
LE COMTE. Sur la mort ? N’êtes-vous pas médecin ? Vous faites tant de choses pour elle, qu’elle n’a rien à vous refuser.
Il sort.
Scène