Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/97

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Je te plairai, je te plairai ; quand je te dis que je te plairai !

Il sort.





Scène XVI

ROSINE le regarde aller

Ah ! Lindor ! Il dit qu’il me plaira !… Lisons cette lettre, qui a manqué de me causer tant de chagrin. (Elle lit et s’écrie.) Ha !… j’ai lu trop tard ; il me recommande de tenir une querelle ouverte avec mon tuteur ; j’en avais une si bonne, et je l’ai laissée échapper. En recevant la lettre, j’ai senti que je rougissais jusqu’aux yeux. Ah ! mon tuteur a raison : je suis bien loin d’avoir cet usage du monde qui, me dit-il souvent, assure le maintien des femmes en toute occasion ! Mais un homme injuste parviendrait à faire une rusée de l’innocence même.