Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/212

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1^6 EUGKNIE.

L E C O M T E.

Sar quelques mots en ma faveur échappés à son père, SH belle aine s'est éclaauffée. Elle veut, elle exige que nous lui fassions à l'instant un aveu de notre union.

MADAME MURER.

Ab, milord ! gardez-vous-en bien. Mon avis, au contraire, est que vous vous reliriez proniptement. S'il s'éveilloit et s'il vous tronvoit ici , c^ prompt retour lui feroit soupçonner...

LE COMTE, cnrhaut sa joie sons uu air empressé.

Tout seroit perdu I Je m'arrache d'auprès d'elle avec moins de chagrin , puisque c'est à sa sûreté que je fais ce sacrifice. ( il sori. )

• '^SCENE VT.

M A BA M E M U R. E R , E U G E NIE.

EUGENIE le regarde aller, et, après uu peu d« sileuce, ilit doiJoureusemcut : Il s'en va !

MADAME MURER.

Mais vous avez donc tout-à-coup perdu l'esprit ?

EUGÉNIE.

Etre réduite à composer avec son devoir, n'oser regarder son père, voilà ma vie. Je suis confus." eu sa préscuce; sa bonté me pesé, sa couliance me fait rougir, el ses caresses m'humilient. Il est si acca- blant de recevoir des éloges , el de seniir qu'on ne les mérite pas !

MADAME MURER.

Mais à Londres , oii le comie a tant de méuage- meuts à garder... D'ailleurs , voire état ne rend pas encore cet aveu indispensable.

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