Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/216

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i8o EUCtENIE.

moi la lettre , Kurjénie. ( il lit Ijas. ) Diable ! (il lit iimt haut.) «Quand il ne réussiroit pas à le jierdj-e , ■' avertissez sir Charles d'être toujours sur ses gar- « des ; le colonel a la réputation de se défaire des

« gens par toutes sortes de voies > Bon ; cela ne

peut pas être ; un ofiîcier...

MADAME MURER.

Cet événement me ramené à ce que je vous disois tantôt, monsieur : si , au lieu de destiner votre Hlle à un vieux militaire sans fortune, vous trouviez bon que l'on eût pour elle des vues plus relevées. Les protections aujourdhui...

LE B A R îî.

Nous V voilà encore. Ma sœur, une bonne fois pour toutes , alîn de n'y jamais revenir, vous aimez les lords, les gens de haut parage , et moi je les dé- teste. Ma lille m'est trop chère pour la sacrifier à votre vanité et la rendre malheureuse.

MADAME MURER.

Et pourquoi malheureuse.-*

I, E B A R o w.

Est-ce que je ne connois pas vos petits grands seigneurs . Voyez-les dans les unions même les plus égales pour la fortune : une fille est uiariée aujour- d'hui , trahie demain , abandonnée dans quatre jours; rinlldélifté, l'oubli,).! galanlerie ouverte , les ex( es les plus condamnables ne sont qu'un jeu pour eux. Mientôt le désordre de la conduite en- traîne celui des affaires; les fortunes se dissipent , les terres s'engagent , se vendent ; encore, la perte diS biens est-elle souvent le moindre des maux qu'ils font partager à leurs malheureuses com- pagnes.

MADAME MURER.

Mais quel rapport ce tableau, faux ou vrai, a-t-il à l'objet que nous traitons ? Yous faites le procès k

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