Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/273

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ACTE V, SCENE IX. 237

le ciel et la terre déposent contçe mon indignité , .nicua miiniiure ne se fait-il entendre dans ton sein ? et l'être infortuné qui te devra bientôt le jour n'a- t-il pas des droits plus sacrés que ta résolution? C est ponr lui que j'eleve une voix coupalde : lui laviras-tu, par une double cruauté, J'état qui lui est dû? et l'amour outragé ne céJera-t-il pas au cri de la nature .(Eu s'adressant à fous. ) Barbares! si vous ne vous rendez pas à ces raisons , vous êtes tons , s'il se peut, plus inhumains , plus féroces , qae le u)onstre qui a pu outrager sa vertu, et qui meurt de douleur à vos pieds. ( Il tombe aui geuoux du Baron.) ^lou père!

LE BARON, le relevant, lui serre les mains, et après uu raomeut de silence.

Je vous la donne.

LE COMTE s'écrie.

Eugénie!

LE BARON , à Eugénie.

Rendons-nous , ma fille ; celui qui se repent de bonne foi est plus loin du mal que celui qui ne le connut jamai.'^. (Eugénie regarde son père, laisse tomber sa m;iiu daus celle du Comte, et va parler. Le Comte lui coupe la parole.)

LE COSITE , par exclamation.

Elle me pardonne !

EUGÉNIE, après un soupir.

Va ! tn mérites de vaincre , ta grâce est d.'ias mon sein ; et le père d'un enfant si désiré ne peul jamais mètre odieux. Ah, mou frère! ah, ma tante I la vue du contentement que je f.iis naître en vous tous me remplit de joie à mon tour. ( Madame Murer l'embrasse avec joie.)

LE COMTE, transporté.

Eugénie me pardonne ; ah I la mienne est extrême : eet événement va nous rendre tous aussi heureux

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