Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/70

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3 4 L E S D E U X A M I S.

je vous entends : vous m'éloiguez du malheureux qui souflre; mais la compassion qui m'en rappioclie est si puissante.... Voudiois-j'e être plus heureux , à condition de devenir dur, inhumain , ingrat.... — C'en est fait ; où la raison est insufiîsante , le senti- ment doit triompher : s il m'égare , au moins , je se- rai le seul à plaindre ; et mou ami sauvé , mon mal- heur ne me laissera pas sans consolation,

SCENE V.

MELAC PERE, DABINS arrive avec «n gros paquet de lettres Je change clans une main , un papier daui> l'autre.

M É I. A C PERE,

Le compte est-il jusre, monsieur Dahins .' Dans le trouble où nous sommes , on se trompe aisément. Rappelons les articles avant de nous séparer. Sept mille cinq cents louis en or que vous avez passés vous-même par le jardin,

I) A- B I i}f s.

Monsieur, le bordereau des sommes est en tête de ma reconnoissance, ( 11 la lui remet. )

MELAT PERE lit.

' « Je soussigné, caissier de monsieur Aurclly, ai « reçu de monsieur de iMélac, receveur généi-al des « fermes , à Lyon , la somme de six cent mille " livres... » Cela va bien ; disposez vos paiements sans éclat, comme si vos effets eussent cli- négociés à Paris : raoi , j'attends ma chaise pour partir, u A B I iy s. Et vous insistez sur ce qu'il ne sache pas.,?

M É T. A C P É R t.

Quel que soit son danger, je le connois; la craint» de me nuire lui feroit tout refuser.

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