Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/723

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fait sans doute contre son intention, à écouter nos observations sur les clauses de cet arrêt et de ce règlement non communiqués, et à les admettre comme équitables ;

Comment, de concert avec lui, et par son ordre donné devant huit auteurs, j’ai fait le projet d’un autre arrêt du conseil ;

Comment les articles en ont été discutés contradictoirement avec M. le maréchal, avec l’intendant des menus, et deux comédiens français ;

Comment ensuite la rédaction de cet arrêt a été reconnue, bonne et fidèle, approuvée, signée, paraphée, et envoyée par M. le maréchal de Duras à M. Amelot, avec une lettre pour en solliciter une, au nom du roi, qui forçât les comédiens à mettre en silence ;

Comment, dans son consentement, M. le maréchal de Duras a bien voulu soumettre à mes observations le règlement secret, comme il y avait livré l’arrêt secret ;

Comment devant quatorze auteurs, et l’intendant des menus, ce règlement a été lu et arrêt ’/-, et paraphé sur toutes les corrections en marge par M. le maréchal de Duras, mot si obligeant pour les auteurs, que, its, ce joui i tait le plus beau

et’..minent ce règlement a été envoyé

par lui à M. Amelot pour être annexé à l’arrêt du conseil qu’il faisait expédier alors ; Comment le ministre a envoyé deux expéditions en parchemin de ce second arrêt du conseil, l’une à M. le maréchal de Duras pour le— comédiens, l’autre à moi pour les auteurs, ainsi que la 1. ttre au nom du roi demandée, par M. le maréchal pour empêcher les comédiens d’y faire aucune ition.

Puis j’ai montré comment les comédiens et leurs conseils, furieux de n’avoir pu conserver leurs nouvelles usurpations, n’onl plus garde démesure, el ont déclaré qu’ils ne voulaient plus avoir affaire à moi ;

Comment les auteurs ont reçu en riant cet éloge naïf de ma vigilance ; et eomment les comédiens ont tenté de m’écarter d’un nouvel essai d’accommodement, en invitant à une assemblée chez M e Gerbier deux commissaires des gens de lettres, à mon exclusion ;

Comment ils ont compromis le nom respectable de M. le maréchal de Duras, m écrivanl que c’était par son ordre que cette exclusion avait lieu ; Comment ils ont répandu que j’avais trompé M. le maréchal sur la rédaction des arrêt et règlement ; qu’il m’avait fait fermer sa porte, et avait remis l’affaire à d’autres conducteurs ; et commentée bruit faux et absurde était devenu public. On a vu aussi comment MM. Marmonteî, Bret, Saura, ont refusé toute assemblée où M. Sedaine et moi ne serions point appelés ; et comment on a changé l’assemblée particulière de M’Gerbier en une assemblée générale chez M. le maréchal de i, où j’ai été invité par M. le □ de Duras, qui n’était pour rien dans tout ce qu’on vient de lire ;

Comment M e Gerbier, qui ne s.’mêlai ! el se mêl.iii de (mil..’-i ai rivé a cette assemblée avec un m. an..ii’.’p. mi— les comédiens, et un troisième projet d arrêl du conseil ; Comment ce troisième arrêt, destructeur du deuxième, était l’ait sur I.’— donm es.lu premier, i os observations avaient anéanti ; Comment l’arrèl du 12 mai, signé, paraphé par M. le maréchal de Duras, et expédié enpai lu min depuis deux mois.■( demi, a été traité, dans cette assemblée, d’arrêl subreptice el swpris : Comment, après neuf à dix heures de débat, j’ai ri,’obligé.1.’protesti r contre les innovations que M e Gerbier avait l’éloquence et le succès de faire approuver de presque toute rassemblée : ni mi a pris ma protestation r

offense ; et comment on a passé outre àl’envoi de cel arrêl au mini-Ire. comme m je l’eusse adopté ; Comment on m’adonne partout pour un homme dur. injuste, intraitable, et duquel on ne p.. mail espérer aucun accommodement ;

Commenl en effet, voyant qu’on prétendait regarder l’arrêt du 12 mai comme non avenu, et que la promulgation d’un autre arrêt allait me laisser sous l’odieux soupçon de m’étiv donné de coupables libertés dans la rédaction de celui qu’on anéantissait, j’ai iaii signifier cel arrêl du 12 niai à la Comédie, afin de le bien constater, et de reproche public à ceux qui l’auraienl mérité ;

Et eomment enfin la persuasion que j’avais fai : i [uéou falsifié arrêt et règlement s’esl I r. l’indue et confirmée, que M. le maréchal d.’liiehelieu s’esl cru obligé à me proposer de signer une ■ !. claration qu’il a écrite et libellée lui-même, où j’attestais, sous peine de déshonneur, qu’il n’y un mol de différent entre la minute de l’arrêt du 12 mai elle règlement y annexé, signés et paraphés par M. le maréchal de Duras, et. l’expédition que j’ai fait signifier aux comédiens français.

On a vu avec quelle fierté j’ai signé cette déclaration, quelle indignation m’en est restée ; et comment enfin, maigre lanl d.’dégoûts et I ordre exprès de mes confrères et constituants de rendre un compte rigoureux de toute l’affaire, je n’ai pas cessé de travaillera l’arranger, en faisant a M. le maréchal de Duras, par écrit, les propositions d’accommodement les plus acceptables et les plus modérées.

Mais enfin, ne recevant plus de réponse de personne, et l’affaire prenant moins que jamais la tournure d’un arrangement, j’ai continué mon travail, et l’ai d’autant plus hâté, que j’ai reçu de M. Amelot la lettre suivante :