Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/766

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d’effet de la pompe et la chétivité de son produit, au lieu de fontaines publiques répandant l’eau et rafraîchissant l’air, on n’en trouve partout que le simulacre immobile ; des mascarons bien altérés, bouche béante et qui ne versent rien. I qu’on attend d’eux, leur vue dessèche le gosier. Rien ne rappelle mieux ce que raconte madame d’Aunoy du roi d’Espagne Charles II, lequel voulant se promener avec la reine sur le fleuve Maneanarez, à Madrid, près ilu fameux pont de Tolède, fa i er la rivière, de peur que ses mules de trait n’eussent, dit-elle, le pied brûlé. De même ici l’on est tenté d’arroser le socle des . Mais qu’on donne à la compagnie des eaux ce devoir publie à remplir, l’immen il i de ines et leur produit intarissabli

ronl des torrents d’eau, et les Français un jour se vanteront d’avoir vu conter leurs fontaines. L’eau devenant ainsi très-abondante, aucun service ne manquera plus. Les particulier ront l’entretien très-coûteux des tuyaux qui sont à leur charge, ainsi que la première dépense de tant de plomb qui forme le trajet delà fontaine publique à leur— m lisons. La ville sera débarrassée des réclamationéternelles de ceux qui payent son eau, sans en avoir : et la compagnie aura peu de dé ; faire, puisque, dans la distribution générale, ses tuyaux passent devant toutes ces maisons. Mais ce seraienl des maisons do plus à fournir ; et l’auteur, qui nous accuse déjà (page M le dis simuler dans nos comptes le i i lieux des Paris impossibles à servir, Il

dans cette fourniture un moyen d’aggraver son reproche.

Loin de le dissimuler, le no’ux des de Paris est précisément ce qui a donné lieu à rétablissement des eaux. Quelle difficulté trouverait-on à les servir, quand les conduites sont posées ? Poinl de maison qui n’ait une cuisine, et peint de cuisine où il n’y ail la place d’une . comme il ne faut, pour un a b nnemenl d’un muid, qu’un réservoir de deux pieds carrés sur quatre de hauteur, contenant bes, cepetil emplacemenl peul se trouver partout. On ne connaît que quelques maisons de la rue Saint-Honoré et autres rues marchandes où les situées dan— les étages élevés, permetdifficilement d’j conduire l’eau. Mais la compagnie n’a jamais compté que ces maisons, ni même les gens du peuple, prendraient des abonnements. Que lui importait qu’ils en pi n’a-t-elle pas destiné pour eux ses fontaines publiques ’Pour n aer, consomment-ils

moins d’eau ? Les porteurs d’eau la leur fournissent ; et ces derniers la payent aux fontaines, ce qui ri ii ni au même pour la compagnie. Qu’était-il besoin d’objecter qu’il faut beaucoup de tuyaux pour conduire l’eau dan— toutes les rui il Paris ? Cela n’est-il pas démontré ? On fera voir plus loin si l’on doit considérer cette dépense fi ais ■ n p « i • /" i ! <. Il faul —ans doute aussi beaucoup de surveillance et d’ordre dans une entreprise comme celle de désaltérer tout l’asoient les eaux qu’on y con duise, ne faut-il pas cette surveillance, cet ordre, cette quantité de tuyaux, et par conséquent celle i i i’out cela peut-il effrayt r 1 eulateiir ? C’esl changer les moyens en o que de faire’entrer l’ordre et la surveillam eda ts les objections à former contre le succès d’une affaire.

Cependant l’ennemi des aperçus, qui sont la logiqm des sots, se hasarde d’en glisser un terrible en faveur des joueurs à la baisse, il sup] que sur trente mille maisons dont Paris, dit-il. est composé, vingt mille mai chacune un s< ulmuidd’i auparjour, et qu’au moyen risse trouvera suffi baigné, désaltéré, lavé, etc., etc., mais que la compagnie sera ruinée. Pour étayer cette assi rlion, prodiguant le combustible autant qu’il économise l’eau, il fait généreusement dépenser a la compagnie, pour l’entretien d’un feu perpétuel à ses trois établissements à machines. plu— de cinquante mille cens en charbon par année, pour ces vingt mille muids d’eau par jour. I.e reli vé de celle erreur disposera l’esprit de nos lecteurs à l’attention que nous leur demandons -aies les réfutations qui vont suivre. Il est prouvé qu’une seule des machines de Chullot slive à cent dix pi:I— pr.sd acixante mille muids en vingt-quatre heures, et qu’à | dépenserai ! par an cinquante-quatre mille francs en charbon, si elle travaillait sans cesse. Donc, à vingt mille muids par journée, elle abreuverait — nie paris, eu travaillant de trois jours l’un. Donc elle ne consommerait alors que le tiers du charbon ci-dessus, ou pour moins de vingt mille francs par an. Donc, ^i l’aperçu de vingt mille muids d’eau était juste, celui décent cinquante mille francs de char ! ux. Donc la contradiction est partout manifeste. Donc enfin, sur le seul argent de nos pompes, et d’après les calculs de M. le ceinte, |e j ra 1, , au, la compagnie gagne déjà cent trente-six mille livres de renie. Posons maintenant le cas très-probable où, foréepar l’étendue de no fournitures de faire travailler sans cesse nos trois établissements à là lois, nous brûlerions dans une année pour cent cinquante mille franc— de charbon. Alors, au lieu de vingl mille muid— par jour, nous en élèverions plus de cent cinquante mille, lesquels, à cinquante liane— le muid, nous donneraient un revenu de sept millions cinq cent mille livres. Car un des biens de cette affaire esl de n’user de combustible qu’en proportion de l’eau vendue; el nous, administrateurs jongleurs (ainsi que l’écrivain nous nomme), avons fort bien prouvé aux actionnaires