Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/149

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serait-il possible que je fusse condamnée à épouser Charmant ? Il est si bête, si bête, que cela me fait trembler ; mais dites-moi, je vous prie, pourquoi je n’ai pas connu plutôt la bêtise de ce prince ? C’est que vous étiez vous-même une sotte, dit la fée ; mais voici justement le prince Charmant. Effectivement, il entra dans sa chambre avec un nid de moineaux dans son chapeau. Tenez, dit-il, je viens de laisser mon maître, dans une grande colère, parce qu’au lieu de dire ma leçon, j’ai été dénicher ce nid. Mais votre maître a raison d’être en colère, lui dit Astre, n’est-il pas honteux qu’un garçon de votre âge ne sache pas lire ? Oh ! vous m’ennuyez aussi bien que lui, répondit Charmant ; j’ai bien affaire de toute cette science : moi j’aime mieux un cerf-volant, ou une boule, que tous les livres du monde. Adieu, je vais jouer au volant. Et je serais la femme de ce stupide, dit Astre, lorsqu’il fut sorti ? Je vous assure,