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neige ; elle avait un collier d’or au cou, et lorsqu’elle fut proche du prince, elle le regarda fixement, et ensuite s’éloigna. Je ne veux pas qu’on la tue », s’écria Charmant. Il recommanda donc à ses gens, de rester là avec ses chiens, et il suivit la biche. Il semblait qu’elle l’attendait ; mais lorsqu’il était proche d’elle, elle s’éloignait en sautant et gambadant. Il avait tant d’envie de la prendre, qu’en la suivant il fit beaucoup de chemin, sans y penser. La nuit vint, et il perdit la biche de vue. Le voilà bien embarrassé ; car il ne savait pas où il était. Tout d’un coup, il entendit des instruments ; mais ils paraissaient être bien loin. Il suivit ce bruit agréable, et arriva enfin à un grand château, où l’on faisait ce beau concert. Le portier lui demanda ce qu’il voulait, et le prince lui conta son aventure. Soyez le bienvenu, lui dit cet homme ; on vous attend pour souper, car la biche blanche appartient à ma maîtresse ; et toutes les fois qu’elle la fait sortir, c’est pour lui