Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(198)

avec moi, je vous donnerai beaucoup d’or. Quand il fut bien instruit, et qu’il eut un grand nombre d’habiles gens, il retourna dans son royaume, et chargea tous ces habiles gens d’instruire ses sujets, qui étaient très-pauvres et très-ignorans. Il fit bâtir de grandes villes, et quantité de vaisseaux ; il faisait apprendre à travailler aux jeunes gens, nourrissait les pauvres malades et vieillards, rendait lui-même la justice à ses peuples ; en sorte qu’il les rendit honnêtes gens et heureux. Il passa deux ans dans ce travail, et au bout de ce temps, il dit à Sincère : croyez-vous que je sois bientôt digne de Vraie Gloire ? Il vous reste encore un grand ouvrage à faire, lui dit son gouverneur. Vous avez vaincu les vices de vos sujets, votre paresse, votre amour pour les plaisirs, mais vous êtes encore l’esclave de votre colère c’est le dernier ennemi qu’il faut combattre. Charmant eut beaucoup de peine à se corriger de ce dernier défaut, mais il était si amoureux de sa