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messe, et il mourut peu de temps après. Le prince Chéri pleura beaucoup son père, car il l’aimait de tout son cœur, et il aurait donné tous ses royaumes, son or, et son argent pour le sauver ; mais cela n’était pas possible.

Deux jours après la mort du bon roi, Chéri étant couché, Candide lui apparut. J’ai promis à votre père, lui dit-elle, d’être de vos amies, et pour tenir ma parole, je viens vous faire un présent. En même tems elle mit au doigt de Chéri une petite bague d’or, et lui dit : gardez bien cette bague, elle est plus précieuse que les diamans ; toutes les fois que vous ferez une mauvaise action, elle vous piquera le doigt mais si, malgré sa piqûre, vous continuez cette mauvaise action, vous perdrez mon amitié, et je deviendrai votre ennemie. En finissant ces paroles, Candide disparut, et laissa Chéri fort étonné. Il fut quelque tems si sage, que la bague ne le piquait point du tout, et cela le rendait si content, qu’on ajouta