Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/158

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il ; je voudrais que cette Nouronihar vous jouât aussi quelque tour ; elle est assez méchante pour ne pas vous épargner vous-même. Ces mots ne firent pas d’abord une grande impression sur le Calife ; mais il s’en ressouvint dans la suite.

Au milieu de cette conversation arriva Fakreddin pour inviter Vathek à des prières solennelles et aux ablutions qui se faisaient dans une vaste prairie, arrosée par une infinité de ruisseaux. Le Calife trouva l’eau fraîche, mais les prières ennuyeuses à mort. Il se divertissait pourtant de la multitude de calenders, de santons et de derviches, qui allaient et venaient dans la prairie. Les bramanes, les faquirs et autres cagots venus des grandes Indes, et qui en voyageant s’étaient arrêtés chez l’Émir, l’amusaient surtout beaucoup. Ils avaient tous quelque momerie favorite : les uns traînaient une grande chaîne ; les autres, un orang-outang ; d’autres étaient armés de disciplines ; tous réussissaient à merveille dans leurs différents exercices. On en voyait