Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/197

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mirent donc chacun dans leur litière et partirent.

Malgré l’attention avec laquelle on veillait sur le Calife, on ne put empêcher qu’il ne se fît quelques égratignures sur le lieu où l’on disait que Nouronihar était enterrée. L’on eut grand’peine à l’en arracher, et il jura solennellement qu’il y reviendrait tous les jours, ce qui ne plut pas trop à Fakreddin ; mais il se flattait que le Calife ne se hasarderait pas plus avant, et qu’il se contenterait de faire ses prières dans la caverne de Meimouné ; d’ailleurs, le lac était si caché dans les rochers, qu’il ne croyait pas possible de le trouver. Cette sécurité de l’Émir était augmentée par la conduite de Vathek. Il tenait bien exactement sa résolution, et revenait de la montagne si dévot et si contrit, que tous les barbons en étaient en extase.

Nouronihar, de son côté, n’était pas tout à fait aussi contente. Quoiqu’elle aimât Gulchenrouz, et qu’on la laissât libre avec lui, afin d’augmenter sa tendresse, elle le