Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/216

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des belles connaissances que je t’ai données ? Est-ce ici le but de ton voyage ? Arrache-toi des bras de cette petite niaise ; noie-la dans l’eau, et suis-moi.

Dans son premier mouvement de fureur, Vathek avait eu envie d’éventrer Alboufaki, et de le farcir des négresses, et même de Carathis ; mais les idées du Giaour, du palais d’Istakhar, des sabres et des talismans, frappèrent son esprit avec la rapidité d’un éclair. Il dit donc à sa mère d’un ton civil, quoique résolu : Redoutable dame, vous serez obéie ; mais je ne noierai pas Nouronihar. Elle est plus douce que le mirabolan confit ; elle aime beaucoup les escarboucles, et surtout celle de Giamchid qu’on lui a promise ; elle viendra avec nous, car je prétends qu’elle couche sur les canapés de Suleïman ; je ne puis plus dormir sans elle. — À la bonne heure ! répondit Carathis, en descendant d’Alboufaki, qu’elle remit entre les mains des négresses.

Nouronihar, qui n’avait pas lâché prise, se rassura un peu, et dit tendrement au