Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/231

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Rocnabad, sans y être troublé par de nouvelles ambassades. Le troisième, on se remit en marche ; on laissa Schiraz à la droite, et on gagna une grande plaine d’où l’on découvrait, à l’extrémité de l’horizon, les noirs sommets des montagnes d’Istakhar.

À cette vue, le Calife et Nouronihar, ne pouvant contenir les transports de leur âme, sautèrent de la litière en bas, et firent des exclamations qui étonnèrent tous ceux qui étaient à portée de les entendre. Allons-nous dans des palais rayonnants de lumière, se demandaient-ils l’un à l’autre, ou bien dans des jardins plus délicieux que ceux de Sheddad ? Les pauvres mortels ! c’est ainsi qu’ils se répandaient en conjectures ; l’abîme des secrets du Tout-Puissant leur était caché.

Cependant les bons Génies, qui veillaient encore un peu sur la conduite de Vathek, se rendirent dans le septième ciel auprès de Mahomet, et lui dirent : Miséricordieux Prophète, tendez vos bras propices à votre Vicaire, ou il tombera sans ressource