Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/74

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les caresses. Le passé ne peut se rappeler, répondit Carathis ; il faut songer à l’avenir. Peut-être verrez-vous encore celui que vous regrettez : peut-être ces écritures qui sont sur les lames des sabres vous en apprendront des nouvelles. Mangez et dormez, mon cher fils : nous verrons demain ce qu’il y faudra faire.

Vathek suivit ce sage conseil, il se leva dans une meilleure situation d’esprit, et se fit aussitôt apporter les sabres merveilleux. Afin de n’être pas ébloui par leur éclat, il les regarda au travers d’un verre coloré, et s’efforça d’en déchiffrer les caractères ; mais ce fut en vain : il eut beau se frapper le front, il ne connut pas une seule lettre. Ce contretemps l’aurait fait retomber dans ses premières fureurs, si Carathis n’était entrée à propos.

Prenez patience, mon fils, lui dit-elle ; vous possédez, assurément, toutes les sciences. Connaître les langues est une bagatelle du ressort des pédants. Promettez des récompenses dignes de vous à ceux qui