Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/213

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Je vais vous le dire tout de même… Il parait que vous êtes ruiné.

DE LA ROSERAYE

Ah ! Et vous venez vider la maison avant qu’elle tombe.

MICHEL

Mais on a bien le droit de réclamer son dû, quand on ne prend rien à personne.

DE LA ROSERAYE

Admettons que je sois ruiné ; ce que vous avez alors de mieux à faire, c’est de prendre les trois mille francs.

MICHEL

Non, je vous les laisse ; ils vous sont peut-être nécessaires, et moi je trouverai moyen de m’en passer… Si vous aviez besoin quelquefois d’un camarade, bien portant, pas trop bête, la tête près du bonnet, c’est vrai, mais qui en vaut quatre comme lui à. la besogne… je vous la demanderais bien en mariage ?…

DE LA ROSERAYE

Qui ? ma fille ?

MICHEL

Dame ! Oui ! Je ne suis pas un joli cadeau à faire à une femme, c’est ce que vous pensez ?

DE LA ROSERAYE

Je ne pense pas cela.

MICHEL