Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/227

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de telles espérances quand je ne peux obtenir de vous les plus légères concessions. À peine avez-vous bien voulu trois ou quatre fois me rencontrer— au bal ou à la promenade et il me faut pour vous voir trouver des occasions aussi rares que celles-ci.

LE COMTE

Vous savez bien que je ne vais pas au bal, pas plus aux Tuileries qu’ailleurs. Je suis une bête noire dans votre société de sauteurs, de banquistes et de cocodettes ! Ces respectables dames me reprocheraient volontiers le bruit de mes aventures, si je ne connaissais le mystère des leurs. Qu’a-t— il donc de si amusant ce monde, que vous préfériez m’y conduire avec vous plutôt que de vous en sauver avec moi. Prenez-le pour ce qu’il vaut, méprisez-le comme il le mérite, jetez votre bonnet par-dessus les moulins, vous en mourez d’envie, et allons rire en liberté de toutes ces bonnes gens qui ont une chaîne au cou ou à la patte.

HÉLÈNE

Vous m’avez fait déjà une proposition semblable, mais dans un langage tout autre qui la rendait moins offensante ; c’est trop cependant de l’avoir entendue une fois.

LE COMTE

J’ai hésité à venir vous voir et me voilà, vous ne m’y reprendrez plus. Je pouvais pendant quelque temps compter avec vos pudeurs de pensionnaire,