Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/271

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FEMME|c}} tenant un enfant à chaque main.

Excusez-moi, m’sieu Pauper, je parle, et je dis les choses comme elles me viennent, mais c’est plus fort que moi. Quel brave et digne homme que vous êtes ! Vous portez de l’intérêt au pauvre monde, et c’est bien grâce à vous si nos ménages vont comme sur des roulettes. Ça ne vous suffit donc pas d’être bon comme le bon pain, vous êtes encore hardi comme un lion ; à c’t'heure, je serais peut-être veuve et mes pauvres petits n’auraient plus de père ; foi d’honnête femme j’ai une bien grosse envie de vous embrasser : mon mari sera’jaloux de ce baiser-là, car je vous le donnerai de bien bon cœur.

MICHEL

Embrassons-nous, ma petite mère. (Ils s’embrassent.) Celui qui vous a coupé le filet, n’a pas volé son argent.

( Entrée des conseillers.)

LE PRESIDENT

Monsieur Pauper ?

MICHEL

C’est moi, messieurs.

LE PRESIDENT

Monsieur, les membres du conseil municipal étaient réunis en séance, lorsque leurs délibérations ont été troublées par des clameurs extraordinaires qui se produisaient à leur insu et sans avoir été préalablement autorisées. Nous avons pu