Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

arrive souvent aux enfants dans leur sommeil de poursuivre une conquête merveilleuse qui fuit incessamment devant eux. Peu de rêves sont aussi fatigants et aussi cruels, c’était le mien ; mais ma merveille est là, près de moi.

HÉLÈNE

Comme il m’aime !

MICHEL

,

revenant près d’elle, pas à pas.

Donne ta main que je la couvre de baisers. Donne ! Donne ! (Elle lui donne la main.) Je t’adore, créature fière et pudique. (Mouvement d’Hélène). Je voudrais me prosterner à tes pieds et respecter ton innocence, si la contemplation pouvait suffire à l’amour ? Mon ange, tu as rougi comme une rose ! Remets toi, remets-toi.

HÉLÈNE

Pauvre homme ! son erreur me fait honte !

MICHEL

,

à quelques pas d’elle.

Tourne les yeux de mon côté. (Elle le regarde.) Est-ce la beauté de tes yeux qui m’enchante ou la. franchise de tes regards ?

HÉLÈNE

,

allant à lui vivement.

Je suis très-heureuse de vous entendre dire que vous m’aimez. Parlez-moi de voire tendresse, mais oubliez mes perfections.

MICHEL