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qui trahira encore ma confiance et mon affection. Je ne le veux pas. Elle est libre, libre, entendez-vous, maîtresse de ses actions, maîtresse de ses jours. Je l’ai pleurée vivante plus que je ne la pleurerai morte.


Scène III

HELENE, MADAME DE LA ROSERAYE
Madame DE LA ROSERAYE, courant à Hélène les bras ouverts.

Ma fille ! mon enfant ! (Les deux femmes s’embrassent à plusieurs reprises, larmes,.sanglots.) Oui, oui, j’oublierai tout, je ne t’en veux plus, je t’aime comme autrefois, mais ne reste pas ici davantage, va-t’en, va-t’en.

HÉLÈNE

Ne me renvoyez pas, ma mère. Vous m’avez rendu votre cœur, laissez-moi regagner le cœur de mon mari.

MADAME DE LA ROSERAYE

Il est trop tard.

HÉLÈNE

Non, il n’est pas trop tard pour m’exposer à sa colère, pour m’humilier à ses pieds.