Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/311

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énement le plus grave de votre vie. Qui êtes-vous ? Qui suis-je ? La douleur et les. larmes m’ont-elles défigurée à ce point que vous ire reconnaissiez pas une femme dont vous avez adore la beauté ?

MICHEL

Oh ! je vous comprends bien. Je ne suis pas encore une bête ! Si vous êtes pour vivre avec nous, mon enfant, il faudra parler moins haut. Notre maison est une maison silencieuse ; cette dame que vous venez de voir, c’est ma mère. Vous lui conterez vos amours, ça la distraira. Moi, j’ai la tête à autre chose.. (Il quitte Hélène et continue.) Je ferai cette affaire-la tout seul. Il y a des millions à gagner, à moi les millions. Je trouverai bien un ami qui m’avancera quelques pièces de cent sous. Pas d’associé. Je n’en veux plus d’associé. J’ai été assez exploité, grugé, volé. De la Roseraye peut se tenir tranquille, il n’aura pas ma rose.

HÉLÈNE

Etes-vous marié ?

MICHEL

Marié…oui… plusieurs fois.

HÉLÈNE

N’est-ce pas une femme, une femme tendrement aimée, une femme déloyale qui a été la cause de tous vos chagrins, et dont le retour vous apporterait la guérison ?