Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/198

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autant que possible et prenez bien garde surtout à ne pas payer deux fois la même note. (Retenant Marie.) Où est mon reçu ? MARIE Je vais vous le donner tout à l’heure. TEISSIER J’aurais dû le tenir d’une main pendant que je vous remettais l’argent de l’autre. Je suis à découvert en ce moment. (Elle va au meuble-secrétaire et dépose les billets dans un tiroir ; elle revient. — Moment de silence.) Vous avez une chose à me dire et moi j’en ai une autre. Venez vous asseoir près de moi, voulez-vous, et causons comme une paire d’amis. (Ils s’asseyent.) Qu’est-ce que vous comptez faire ?

MARIE Je ne comprends pas votre question. TEISSIER Elle est bien simple cependant, ma question. Je vous ai dit autrefois qu’il vous reviendrait une cinquantaine de mille francs, il ne vous reviendra pas davantage. Vous ne pensez pas garder cet appartement et tenir table ouverte jusqu’à la fin de votre dernier écu. Qu’est-ce que vous comptez faire ? MARIE Un parent de ma mère qui habite la province nous a offert de nous retirer près de lui.