Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/200

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TEISSIER Voilà ce que je voulais vous faire dire. (Pause ; il reprend avec hésitation et embarras.) Je connais une maison où, si vous le vouliez, vous viendriez vous établir. Vous auriez là le logement, la table, tous les mois une petite somme que vous pourriez économiser pour plus tard, vous n’auriez plus à songer à vous. MARIE Quelle maison ?… La vôtre ? TEISSIER, avec un demi-sourire équivoque. La mienne. MARIE, après une marque d’émotion, ne sachant ce qu’elle doit comprendre ni ce qu’elle doit répondre. Ce que vous me proposez n’est pas possible ; ma mère d’abord ne me laisserait pas m’éloigner d’elle. TEISSIER Oui, je me doute bien que votre mère ferait des difficultés ; mais vous êtes d’âge aujourd’hui à n’écouter personne et à calculer vos intérêts.

MARIE Je vous ai dit non, monsieur Teissier, non. TEISSIER Est-ce que vous ne seriez pas bien aise de laisser votre famille dans l’embarras et d’en sortir vous-même ? J’aurais ce sentiment-là à votre place.