Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/202

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TEISSIER, avec un sourire. Vous vouliez donc me tromper alors et m’extorquer quelque concession pour elle ? MARIE Oh ! monsieur Teissier, j’ai bien assez de mes peines sans que vous veniez les augmenter encore. Vous voulez savoir ce que j’ai pensé, je vais vous le dire. J’ai pensé que vous n’étiez plus jeune, que vous viviez bien triste et bien isolé, que vous n’aviez pas d’enfants et que vous vous plaisiez avec ceux des autres ; voilà toutes les réflexions que j’ai faites. Vous avez raison pourtant, je le reconnais. Nous ne vous voyions pas avant la mort de mon père, nous aurions, dû ne pas vous voir après, il fallait accepter les choses comme il les avait laissées, en prendre bravement notre parti, et nous dire qu’après tout des femmes ne sont jamais malheureuses lorsqu’elles s’aiment, qu’elles ont du courage et qu’elles se tiennent par la main. Pause. TEISSIER Qu’est-ce que vous êtes de personnes ici ? Vous, votre mère et vos deux sœurs ? MARIE Et Rosalie. TEISSIER Qu’est-ce que c’est que Rosalie ?