Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/212

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ordre de ma part pour se dégager d’une situation qui l’embarrasse. BLANCHE Eh bien ! donnez-lui cet ordre. MADAME DE SAINT-GENIS Il le suivrait. BLANCHE Non, madame. MADAME DE SAINT-GENIS Il le suivrait, je vous l’assure, serait-ce à contrecœur. BLANCHE Si vous en veniez là, madame, votre fils se déciderait à vous faire un aveu qu’il a différé par respect pour moi. MADAME DE SAINT-GENIS Quel aveu ? (Silence.) Allons, je vois bien que vous n’imiteriez pas longtemps ma réserve. Epargnez-vous une confidence plus que délicate. Je sais tout. Blanche, confuse et rougissante, court à Mme de Saint-Genis et se laisse tomber, la tête dans ses genoux ; elle reprend en la caressant.

Je ne veux pas rechercher, mon enfant, de Georges ou de vous, lequel a entraîné l’autre. C’est moi, c’est votre mère, qui avons été coupables, en laissant ensemble deux enfants qui avaient besoin de surveillance. Vous voyez que je n’attache pas plus d’importance qu’il ne faut à un moment d’oubli, que la nature d’abord, votre jeunesse