Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lus grand. Si Blanche, avec une tête comme la sienne, avait appris par hasard, par une fatalité, le mariage de M. de Saint-Genis, qui sait si cette nouvelle ne l’aurait pas tuée sur le coup ? Elle vit, c’est le principal, elle n’est pas perdue pour nous. S’il faut la soigner, on la soignera ; s’il faut se priver de pain pour elle, nous nous en passerons ; ce n’est plus notre sœur, c’est notre enfant. MARIE Tu es bonne, ma grande sœur, et je t’aime. Elles s’embrassent. JUDITH Moi aussi, je vous aime. Je suis brusque par moments, mais je vous porte toutes là dans mon cœur. Il me semble que c’est moi, moi, votre aînée, la grande sœur comme vous m’appelez, qui devrais, nous tirer d’affaire et remettre la famille à flot. Comment ? Je n’en sais rien. Je cherche, je ne trouve pas. S’il ne fallait que se jeter dans le feu, j’y serais déjà. Pause. MARIE Maman t’a-t-elle parlé de la visite de M. Bourdon ? JUDITH Non. Que venait-il faire ? MARIE M. Teissier l’avait chargé de me demander en mariage.