Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/238

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cela du reste. J’avais craint un moment, en vous voyant repousser une proposition si avantageuse, que votre mère et vos sœurs n’eussent comploté de vous retenir auprès d’elles, non pas dans une pensée de jalousie, mais par une affection mal entendue. S’il y a chez vous, mademoiselle, une décision arrêtée, un parti pris irrévocable, je ne vois pas la peine d’aller plus loin. Silence. MADAME VIGNERON Ne te trouble pas, mon enfant, réponds franchement ce que tu penses. Nouveau silence. BOURDON Dans le cas, mademoiselle, où vous regretteriez un premier mouvement qui s’expliquerait fort bien du reste, je vous offre l’occasion de le reprendre, profitez-en. MARIE Il faut dire à M. Teissier de ma part qu’en insistant comme il le fait, il gagne beaucoup dans mon esprit ; mais je lui demande encore quelque temps pour réfléchir. BOURDON Eh bien ! madame, voilà une réponse très raisonnable, pleine de sens, et qui ne ressemble pas du tout au refus catégorique que vous m’avez opposé ? MADAME VIGNERON Il est possible que ma fille ait changé d’avis, mais elle doit savoir que je ne l’approuve pas.