Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/247

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ma famille, je suis mort pour elle, ma fille peut bien lui sacrifier quelques années. MARIE, les larmes aux yeux. Dites à M. Teissier que j’accepte.

BOURDON Allons donc, mademoiselle, il faut se donner bien du mal pour faire votre fortune. Voici votre contrat. Je l’avais préparé à l’avance sans savoir si je serais remboursé de mes peines. Vous le lirez à tête reposée. Il ne reste plus qu’à le faire signer par Teissier, je m’en charge. J’étais le notaire de votre père, je compte bien devenir le vôtre. Je vais chercher Teissier et je vous l’amène.


Scène VII

LES MÊMES, MOINS BOURDON. MARIE Embrasse-moi et ne me dis rien. Ne m’ôte pas mon courage, je n’en ai pas plus qu’il ne m’en faut. M. Bourdon a raison, vois-tu, ce mariage, c’est le salut. Je suis honteuse, honteuse de le faire, et je serais coupable en ne le faisant pas. Est-ce possible que toi, ma bonne mère, à ton âge, tu recommences une vie de misère et de privations ? Oui, je le sais, tu es bien courageuse, mais Blanche, Blanche, la pauvre enfant, on ne peut plus lui