Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/79

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le tour maintenant. Judith ? Ah ! Judith n’est pas une demoiselle bien commode à marier. À moins de rencontrer un prince, elle restera vieille fille. Qu’il vienne donc, ce prince, qu’il se présente, j’y mettrai le prix qu’il faudra. Quant à toi, polisson, qui te permets de rire quand je parle, je te laisse jeter ta gourme, mais tu n’en as pas pour bien longtemps. Je vais te prendre avec moi au premier jour, et tu commenceras par balayer la fabrique… de haut en bas… jusqu’à ce que je te mette aux expéditions ; je verrai après si tu es bon à quelque chose. De vous tous, ma petite Marie est celle qui me préoccupe le moins. Ce n’est pas une rêveuse (à Judith.) comme toi, ni une sentimentale (à Blanche ) comme toi ; elle épousera un brave garçon, bien portant, franc du collier et dur à la peine, qui vous rappellera votre père quand je ne serai plus là. (À sa femme.) Je ne parle pas de toi, ma bonne ; à notre âge, on n’a plus de grands désirs ni de grands besoins On est content quand la marmaille est contente. Je ne pense pas que ces enfants auraient été plus heureux ailleurs. Qu’est-ce qu’il faut maintenant ? Que le père Vigneron travaille quelques années encore pour assurer l’avenir de tout ce monde-là, après il aura le droit de prendre sa retraite. J’ai bien l’honneur de vous saluer. LES ENFANTS Adieu, papa. Embrasse-moi. Adieu. Vigneron leur échappe et sort rapidement.