Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/81

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je ne veux pas de ça, et aujourd’hui où nous aurons des étrangers avec nous, aujourd’hui moins que jamais. Que M. Georges te plaise, que vous vous aimiez l’un et l’autre, c’est, pour le mieux puisqu’on vous marie ensemble, mais vous n’êtes pas encore mariés. Jusque-là, j’entends que tu t’observes davantage et que tu gardes tes sentiments pour toi, comme une jeune fille réservée doit le faire en pareil cas. Tu n’as pas besoin de pleurer. C’est dit, c’est dit. Essuie tes yeux, embrasse ta mère et va t’habiller. Blanche quitte sa mère ; lorsqu’elle est arrivée à la porte de droite, Auguste entre par le fond et annonce Mme de Saint-Genis ; Blanche s’arrête.) Va t’habiller.



Scène IV


Madame Vigneron, Madame de Saint-Genis

MADAME DE SAINT-GENIS Bonjour, ma chère Madame Vigneron. Allons, embrassez-moi. C’est plus qu’une mode ici, c’est une rage, on s’embrasse toutes les cinq minutes. Je viens de bonne heure, mais que mon arrivée ne dérange rien. Si je vous gêne le moins du monde, dites-le franchement. Je m’en vais ou je reste, comme vous voudrez. MADAME VIGNERON Restez, madame, restez, je vous en prie.