Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/93

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. Je me réserve de montrer ma composition ou de n’en pas parler du tout, comme je le voudrai. MERKENS Pourquoi ? JUDITH On se tient tranquille à mon âge, c’est encore le plus sûr, sans se permettre des fantaisies qui ne conviennent pas à une jeune fille. MERKENS Les jeunes filles que je vois n’y regardent pas de si près. JUDITH, à part. Raison de plus. Elle ouvre le morceau et en lit le titre avec attendrissement. « Adieu à la mariée.» Si ce morceau est triste, il ne faut pas que cela vous étonne. J’étais bien émue, allez, lorsque je l’ai écrit. Je pensais à ma jeune sœur que nous aimons si tendrement et qui nous quitte si vite ; nous savons ce qu’elle perd, savons-nous ce qui l’attend ? MERKENS Ce mariage, soyez sincère, ne vous a causé aucune déception ? JUDITH Aucune. Que voulez-vous dire ? MERKENS M. de Saint-Genis avait le choix en venant ici. Il pouvait demander l’aînée plutôt que la cadette. JUDITH