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LA COURBURE DE L’ESPACE ET DU TEMPS

ment par rapport à l’ensemble de la matière mondiale, l’espace et le temps restent unis suivant la conception de Minkowski ; le temps que nous mesurons, variable d’un système à l’autre, variable d’un point à un autre dans un champ de gravitation, n’est pas ce temps absolu ; toutefois l’écart est bien faible, il ne serait notable que si l’on parvenait à réaliser des vitesses considérables relativement à l’ensemble de la matière mondiale.

Une conséquence curieuse est que les rayons lumineux émanés d’un point, après s’être concentrés au point antipode, pourraient se concentrer de nouveau au point de départ, qui ne serait plus d’ailleurs le point occupé par la source de lumière car celle-ci se serait déplacée pendant le temps — des billions ou des trillions d’années peut-être — que demanderait la lumière à faire le tour de l’Univers. Beaucoup d’étoiles ne seraient que des fantômes d’un passé très reculé. Mais cette conception est peu vraisemblable ; il est bien probable que la lumière serait absorbée dans un pareil voyage, car il y a toujours des traces de matière répandues dans l’espace.


L’univers de de Sitter. — Dans la solution de M. de Sitter la coupe à temps constant est encore un espace sphérique, mais il y a aussi une courbure du temps. L’Univers est hyperbolique. Il n’y a plus de temps d’Univers absolu ; l’espace et le temps restent unis : c’est la relativité dans toute sa plénitude.

Une conséquence remarquable de la courbure du temps est que le temps qui s’écoule entre deux événements se produisant, relativement à l’observateur, en un même point d’espace, paraît à cet observateur d’autant plus long que le point est plus voisin d’une certaine zone où le temps est