Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/19

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signale à la connaissance et aux sympathies du monde, l’humble, l’opprimé, le délaissé.

Dans ce mouvement général, on s’est enfin rappelé la malheureuse Afrique, elle qui, la première, ouvrit aux clartés douteuses et grisâtres du crépuscule la carrière de la civilisation et du progrès ; elle qui, après des siècles entiers, enchaînée et saignante aux pieds de l’humanité chrétienne et civilisée, implore en vain la compassion.

Mais la race dominatrice s’est laissé fléchir ; le cœur des maîtres, des conquérants s’est amolli ; on a senti qu’il est plus noble aux nations de protéger le faible que de l’opprimer : loué soit Dieu, le monde a vu la traite des noirs abolie !

Le but de ces esquisses est d’éveiller les sympathies en faveur de la race africaine, telle qu’elle existe ou milieu de nous. Elles ne dévoilent encore qu’une bien faible partie des douleurs, des outrages que les malheureux noirs endurent sous l’oppression d’un système qui rend funestes pour eux jusqu’aux efforts tentés en leur faveur par leurs meilleurs amis.

C’est bien sincèrement, c’est du fond de l’âme que l’auteur désavoue toute irritation contre ceux que les circonstances ont jetés, souvent malgré eux, dans les tribulations qu’entraînent les relations légales de maître à esclave.

Des esprits élevés, des âmes nobles, l’auteur le sait par expérience, ont été soumis à cette épreuve, et nul ne connaît mieux qu’eux les maux qu’accumule l’esclavage. Les propriétaires d’esclaves savent que ces faibles aperçus ne contiennent qu’une bien petite part de l’inexprimable tout.

Si dans les États du Nord on soupçonne ces récits de quelque exagération, il se trouve dans les États du Sud