Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/528

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« Eh bien ! fais-en à ta fantaisie, dit-il à Cassy d’un ton bourru.

— Écoute, ajouta-t-il en s’adressant à Tom, je ne veux pas en finir avec toi aujourd’hui, parce que la besogne presse, et que j’ai besoin de toutes mes mains. Mais je n’oublie jamais ; j’en tiens note, et quelque jour ta vieille carcasse noire me payera au centuple ce que tu me dois. Comptes-y ! »

Après cette menace il sortit.

« Va ! dit Cassy, le regardant d’un air sombre comme il s’éloignait, tu auras aussi un compte à régler un jour ! — Eh bien, mon pauvre garçon, comment vous sentez-vous ?

— Le Seigneur Dieu a envoyé son ange, et il a fermé la gueule du lion pour cette fois, dit Tom.

— Oui, pour cette fois, répéta-t-elle. Mais désormais sa haine est attachée à vous ; elle vous suivra de jour en jour, accrochée comme un chien à votre gorge ; elle sucera votre sang, et pompera votre vie goutte à goutte ! Je connais l’homme ! »


CHAPITRE XXXVIII.

La liberté.


Quelle que soit la solennité du sacrifice
offert sur l’autel de l’esclavage, dès que
l’esclave touche le sol sacré de la Grande-
Bretagne, l’autel et le Dieu croulent
dans la poussière, et l’homme se
redresse, racheté, régénéré,
affranchi, de par l’irrésistible
génie de l’émancipation universelle.
Curran.


Abandonnant un moment Tom aux mains de ses persécuteurs, retournons en arrière dans la ferme du bord de la route, où nous avons laissé Georges et sa femme entre des mains amies.