Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/589

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ils en étaient troublés, et firent en conséquence toutes les gaucheries ordinaires en pareil cas. Dans son zèle George renversa un pot à l’eau et cassa deux verres. Les dames rassemblées au salon, apprenant que quelqu’un s’était évanoui, obstruèrent les portes, interceptèrent l’air autant que possible ; bref, tout ce qui n’aurait pas dû se faire se fit.

La pauvre Cassy n’en revint pas moins à elle ; détournant son visage, elle pleura et sanglota comme un enfant. — Peut-être, vous mères, pourriez-vous dire à quoi elle pensait ; peut-être ne le pourriez-vous pas. Mais en ce moment, elle se sentit sûre que Dieu l’avait prise en pitié, et qu’elle reverrait sa fille. — Et, en effet, plus tard… — Mais nous anticipons.


CHAPITRE XLIV.

Résultats.


Il nous reste peu de choses à ajouter. Ému comme le devait être un jeune homme des espérances et des anxiétés de la pauvre mère, et rempli de sentiments d’humanité, George Shelby ne perdit pas un moment pour rechercher l’acte de vente et le lui faire passer. Noms, date, tout correspondait juste avec les souvenirs de Cassy. Le doute n’était plus possible quant à l’identité de l’enfant. Il ne s’agissait désormais que de retrouver les traces des fugitifs.

Madame de Thoux et Cassy, réunies par la singulière coïncidence de leurs destinées, se rendirent immédiatement au Canada, et commencèrent leur enquête dans toutes les stations où s’établissent les nombreux esclaves fugitifs. À Amherstberg, elles découvrirent le missionnaire qui avait recueilli le jeune ménage à son débarquement,