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iv

pulaires de la France, qui m’eussent au moins sçu quelque gré de ma bonne volonté ?… au reste la politique me fait peur ; et j’ai juré de ne plus m’en occuper, jusqu’à ce que la tranquillité la plus parfaite ait fixé irrévocablement les bases du gouvernement français ; et je tiendrai parole. Je me borne désormais aux pièces de théâtre ; ce travail me console et tempère l’âcreté de mon humeur.

Je profite de cette note pour avertir encore le public, que l’on m’attribue chaque jour des ouvrages que je n’ai pas faits. La Constitution des amours, la république en vaudevilles, l’Almanach des honnêtes gens, etc., m’ont été attribués ; et je ne les connais même pas. On m’a fait aussi la grâce de m’imputer une foule de pièces de théâtre, auxquelles je n’ai pas la moindre part. Depuis l’échec qu’à essuyé mon Club des bonnes gens, je n’ai fait jouer aucune pièce. Je vais en faire jouer bientôt deux ou trois ; mais en un mot comme en cent, je déclare une fois pour toutes, que je ne publie ni ouvrage, ni comédie, sans y mettre mon nom, et que tout ce qui parait en public ou sur la scène, sans que je m’en déclare ouvertement l’auteur, n’est pas de moi. Je déclare aussi que le citoyen Froullé est le seul dépositaire de mes ouvrages en tout genre.

P. S. Les seuls théâtres où j’ai des pièces sont celui de la rue Feydeau (qui est mon spectacle adoptif), et celui du Palais variétés, dans la cité, où l’on n’a encore rien donné de moi jusqu’à présent.

N. B. J’invite les lecteurs qui s’offenseront de mes décrets sur la religion à lire attentativement Socrate, Solon, Lycurgue, Isocrate, Platon, Moyse et Cicéron, et à se procurer aussi les discours imprimés du citoyen Audrein député du Morbihan à la Convention. Ils verront que, si je me suis égaré, c’est en assez bonne compagnie.