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DE LA LUNE.

ses devoirs ; il faut donc, s’il veut jouir de ceux là, qu’il remplisse préalablement ceux-ci.

Donc l’homme doit connaître ses devoirs avant ses droits.

C’est pour avoir perdu de vue ce grand principe que des milliers de législateurs ont bâti sur le sable.

Tout homme qui n’adopte pas ce principe incontestable, ne peut qu’être, ou aveuglé par l’ignorance et l’exaltation, ou égaré par des connaissances superficielles et des demi-observations, ou guidé par des projets ambitieux, subversifs et criminels.

Ceux qui parlent toujours au peuple de ses devoirs, sans lui parler de ses droits, sont des tyrans.

Ceux qui parlent toujours au peuple de ses droits, sans lui parler de ses devoirs, sont des anarchistes.

Ces deux espèces d’hommes sont de mauvaise foi et très-dangereux dans la société.

Les devoirs de l’homme sont de trois sortes :

1o Ses devoirs envers Dieu, qui est, sans aucun doute, la fin première de tout être raisonnable.

2o Ses devoirs envers ses semblables, qui doivent lui être aussi chers que lui même.

3o Ses devoirs envers lui-même ; toute créature douée de facultés morales et destinée à la vertu, étant tenue de se respecter elle-même.

1o L’homme doit à Dieu l’hommage de son respect, de son amour, de sa reconnaissance.

De son respect, puisqu’il n’est rien dans l’univers de plus respectable que son auteur ; et que tout ce qui existe, n’existe que sous sa dépendance.