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DE LA LUNE.

Protection, parce qu’il ne tient la vie de son créateur, que sous la condition expresse de ne la quitter que par son ordre.

Jouissance, puisqu’il doit faire valoir les dispositions morales dont il est doué, et user avec gratitude de ses facultés physiques.

Droits de l’homme.

Les droits de l’homme sont de deux sortes ; ceux de l’homme naturel et sortant des mains du créateur ; il jouit de ces droits en quelque lieu du globe que l’ait placé la providence ; et ceux de l’homme civilisé, ou vivant en société.

Naturel, ou pris isolément, il est libre de ses pensées et de ses actions, pourvu que ni les unes, ni les autres ne tendent à sa destruction. Il peut aller, venir où bon lui semble, se nourrir et se vêtir comme il lui plaît ; il a l’empire sur les animaux destinés à son usage ; il peut tirer parti, pour son avantage, des végétaux, des minéraux et de tout ce que la nature met à sa disposition pour qu’il en use par la force ou par l’adresse.

Civilisé, il naît et demeure jusqu’à son dernier soupir, libre de sa pensée, de ses paroles, de ses actions et de ses démarches, pourvu qu’il ne viole point les loix de la société dont il fait partie.

Il serait absurde, ridicule et illusoire d’exposer dans une déclaration des droits de l’homme, que la liberté s’étend à tout ce qui ne nuit pas à autrui, à tout ce qui ne trouble pas l’ordre public ; car les droits de l’homme ne sont que des principes généraux, nullement applicables par eux-mêmes à telle ou telle circonstance indéterminée ; la loi seule peut en faire l’application. Au-