Page:Belilon Entretiens familiers d une institutrice avec ses eleves sur le livre de Maria Deraimes.djvu/136

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ne se lasserait pas de clamer son droit jusqu’à ce qu’elle ait obtenu justice.

Il y a encore ceux qui n’osent plus rompre en visière et qui disent : L’éducation politique de l’homme n’est pas achevée. Attendez, la vôtre se fera après.

Croyons, en entendant ces bons apôtres, qu’elle ne se fera jamais.

Quand on a établi le suffrage soi-disant universel, l’éducation des hommes était-elle faite ? Non, répond-on, mais aussi cette liberté ne venant pas à l’heure, a produit de mauvais effets. Nous croyons que le mauvais eflet produit a été surtout de ravaler plus que jamais la femme, en plaçant ainsi les derniers des aventuriers avant l’élite du sexe féminin. C’était aggraver encore cette plaie de l’inégalité de droits pour les deux sexes. C’était fortifier encore cette idée fausse (surtout chez les hommes incultes) que la femme doit être comptée pour rien. Aussi la rudesse masculine, livrée à elle-même sans aucun élément pondérateur, méprisant une force sur laquelle l’homme devrait, au contraire, s’appuyer, a produit des effets dignes d’elle. Nous ne voyons que désordres, violences, conflits sanglants entre hommes d’un même pays. Eh bien ! nous devons crier : Non, cela ne sera pas, nous ne le voulons pas ; il est grand temps que nous fassions entendre notre voix : il y a dans la nature de l’homme quelque chose de